Maroc Réalités
مغرب الوقائع

Biographie

Conférence des organisations socialistes
méditerranéennes
Athènes - 1979

 

 

" (...) Il est bien évident que nous, démocrates marocains, rejetons le relativisme en matière de démocratie et de droits humains. Les droits universels de l'homme dans leur totalité sont ou ne sont pas. Nous n'acceptons pas des droits minorés sous prétexte que notre pays est sous développé, que notre peuple n'est pas mûr ou que la situation est pire ailleurs. Nous n'acceptons pas la thèse qui fait d'un Etat de non-droit un soi-disant "rempart contre l'intégrisme". Bien au contraire, la crise socio-économique générée par la politique officielle, ainsi que la dépendance et l'aliénation culturelle, font quotidiennement le lit de l'intégrisme. Elles l'engendrent, alimentent ses souterrains, le réconfortent et le fortifient jusqu'au moment où il explosera au grand jour comme cela est arrivé ailleurs. Les mêmes causes donnent les mêmes effets". (7 mai 1996)

 


 

 

 

 

    Né le 18 février 1949 à Marrakech, Abdelghani Bousta poursuit sa scolarité dans les environs de sa ville natale. En 1957, à 8 ans, encouragé par son école, il fait son premier discours au lendemain de l'indépendance marocaine. Celui-ci est centré sur l'urgence de l'engagement de tous les marocains pour la construction d'un Maroc libéré et libre et sur la nécessité d'unir toutes les forces du pays pour y parvenir.
En 1965, à 16 ans, Abdelghani obtient son Baccalauréat scientifique. Il poursuit ses études à l'école Mohammadia des Ingénieurs ( l'E.M .I.) de Rabat. Durant cette période, il participe aux luttes estudiantines et se solidarise avec les différentes grèves universitaires.
A 20 ans, il est ingénieur en électronique mais ne peut rejoindre le monde du travail car ses professeurs considèrent qu'il est trop jeune encore pour assurer des responsabilités professionnelles. Il est alors envoyé à Grenoble pour y poursuivre un D.E.A. et une spécialité en automation industrielle à l'Institut Polytechnique (I.P.G.).

     Arrivé à Grenoble en septembre 1969, il rentre dans les rangs de l'Union Nationale des Forces Populaires (U.N.F.P.) et milite de manière soutenue au sein du parti et de l'Union Nationale des Etudiants Marocains (l'U.N.E.M.). Alors que des clubs belges et français le sollicitaient, il disait : " j'avais le choix entre une carrière au foot ou un engagement politique. J'ai fait mon choix ".
En 1971, il rejoint la fraction armée de l'U.N.F.P, dirigée par Mohamed El Basri (dit le Fquih). Il est alors confiant et prêt à sacrifier sa vie pour le droit et contre le despotisme.

    Diplômé en automation industrielle et ayant soutenu son travail de recherche, il rentre en 1972 au Maroc où il est nommé, à l'âge de 23 ans, directeur des Barrages du Sud Marocain.

    Les événements de Mars 1973, le pousseront à la clandestinité. Il fut cité et recherché lors du procès de Kenitra de juin 1973.

 De mai 1973 à septembre 1974, Abdelghani vit dans la clandestinité en Libye d'abord puis en Algérie. Pendant cette période, il partage avec d'autres camarades l'analyse sur les erreurs commises lors des évènements de mars 1973.               

 

Avec Georges Papandréaou
Président de la République
de Grèce
Athènes 1979 

   En septembre 1974, Abdelghani rejoint  à Paris où il sera en exil jusqu'au 22 octobre 1994.

Suite au congrès constitutif de l'Union Socialiste des Forces Populaires (U.S.F.P.) en janvier 1975,  plusieurs militants de l'UNFP lancent un appel le 1er mai 1975 pour remettre en cause les nouvelles orientations prises lors de ce congrès considérant  que celui-ci était en  rupture avec les positions et thèses de l'Union Nationale des Forces Populaires (UNFP). Selon eux, il ne s'agissait pas d'un simple changement de nom du parti (U.S.F.P. au lieu d'U.N.F.P.) mais d'un reniement  des choix fondamentaux du Parti.

Dès lors, pour un certain nombre de militants, il était nécessaire de fonder un courant de pensée comme alternative politique condamnant d'une part, les choix et activités aventuristes  et d'autre part, les orientations opportunistes et réformistes. Sur ces bases, fut créé, " Alkhtiar Attaouri " (Option Révolutionnaire) dont il était parmi les principaus fondateurs.

  

  En 1975, il propose une contribution sur l'expérience de l'UNFP  qui paraîtra en janvier 1976 sous le titre " UNFP - Autocritique" traduit en français en 1982 : ce sera la  première brochure parue au nom d'Option Révolutionnaire  condamnant sans équivoque d'une part les orientations opportunistes et réformistes et d'autre part, les choix et activités aventuristes.  Au sujet des évènements du 3 mars 1973, cette publication précise : " (...) L'expérience de mars 1973 a contribué à éclaircir les contradictions internes du Parti et à faire apparaître toute sa direction sous son vrai visage : une direction putschiste et ème conférence des organisations socialistesaventuriste qui n'hésite pas à sacrifier des dizaines de militants dans une bataille incertaine."

    En  décembre 1975 sera fondé le  mensuel en langue arabe «  Alikhtiar Attaouri » ( Option Révolutionanire) qui parvenait à certains prisonniers politiques. Abdelghani rédigera de nombreux articles qui contribuent à former un grand nombre de militants. Il coordonne les activités du Mouvement et contribue  à son orientation, à ses programmes d'activités et à ses différentes prises de position parues dans son mensuel ou dans des brochures diverses (la question du Sahara, l'analyse critique du Mouvement de Libération Nationale et de l'U.N.F.P, entre autres ). En 1982, ce mensuel se développera en une revue trimestrielle.

    En 1977, il dirige  l'association " Trois Continents ", ouverte à un certain nombre de militants arabes (syriens, algériens, palestiniens...). Dans ce cadre, paraît le premier numéro d'une revue tiers-mondiste qui se voulait fidèle aux options révolutionnaires de Mehdi Ben Barka. Malheureusement, la revue n'aura plus les moyens permettant sa parution Il fonde, alors avec d 'autres militants, le Centre Averroès ( Ibn Ruchd) et dirige plusieurs traductions d'ouvrages en langue arabe : Le Commandeur des croyants de John. Watherbury ; Le fellah marocain, détenteur du trône de Rémi Leveau ; Maroc, Impérialisme et Immigration de Abdellah Baroudi.


Le mouvement " Option Révolutionnaire " à l'étranger s'étend non seulement en Hollande, Belgique, Espagne, Italie, Allemagne et en France mais aussi en Libye et en Algérie. Les rencontres sont de véritables confrontations idéologiques et politiques. Des programmes d'action sont élaborés et mis en oeuvre pour condamner le régime marocain et sa politique, et pour développer des liens militants avec les différents courants de la gauche marocaine.

Interview avec le journal "PAIS"
Barcelone - 1983

Parallèlement, les contradictions avec Mohamed Basri (le Fqih) s'accentuent. Le 30 mars 1982, le Mouvement " Option Révolutionnaire " a déclaré publiquement que toutes les positions politiques prises par Mohamed El Basri au niveau national comme international n'engageaient en rien ce Mouvement. Celles-ci étaient en contradiction avec son orientation. Face à la persistance de ce dernier dans ses déclarations,le Mouvement publia, le 2 Février 1983, un communiqué clarifiant la rupture de ses relations avec Mohamed  Basri.

  En 1983, la revue Alikhtiar Attaouri précise : Le Mouvement Option Révolutionnaire a toujours combattu la ligne réformiste-aventuriste au sein du Parti (...)Il a toujours considéré que le réformisme et l'aventurisme sont deux faces d'une même monnaie ".

Le 8 mai 1983, la majorité des militants de la Commission Administrative Nationale de l'Union Socialiste des Forces Populaires (U.S.F.P.- C.A.N.) qui deviendra ultérieurement Parti d'Avant-garde Démocratique Socialiste (PADS) prennent position contre le bureau politique et s'en séparent. Ce dernier rentrait, selon eux, dans des compromissions contradictoires avec les choix fondamentaux du parti.

La possibilité de dissolution du Mouvement Option Révolutionnaire se pose alors. Ainsi, en 1985, un grand nombre de militants rejoignent l'U.S.F.P.-C.A.N. dont il sera le représentant à l'étranger. Paraîtra alors en septembre 1985 «  La Lettre du Maroc », organe de l'USFP-CAN à l'étranger . La revue Alikhtiar Attaouri cesse de parâitre le dernier trimester 1984 et, en 1986, sera publiée en France la revue Alwatane ( la Nation), organe de l'USFP-CAN. Elle s'intéresse aux questions de libération, de développement et de socialisme au Maroc et dans le monde arabe.

Le développement des relations de coopération et d'amitié avec le Mouvement progressiste international et particulièrement en Europe, conduit  Abdelghani à créer en 1989 avec d'autres camarades le Centre Marocain pour la Coopération et les Droits de l'Homme (C.M.C.D.H.) et par la suite à publier  son bulletin "Droits Pluriels".

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

    En 1993 s'est tenu le congrès constitutif du PADS (Parti de l'Avant-garde Démocratique Socialiste), anciennement U.S.F.P. (C.A.N.). Les militants en exil y participent par le biais de liaisons téléphoniques. A cette occasion, Abdelghani, dans le message qu'il avait exprimé au Congrès du PADS au nom des exilés, rapportait entre autre : " Si les distances géographiques, ainsi que les circonstances que vous connaissez nous séparent aujourd'hui, soyez certains de notre présence parmi vous (.) Nous vivons avec vous cet instant historique et ce tournant essentiel dans la marche victorieuse de notre Parti. Ce tournant confirme l'ancrage de notre parti dans ses choix fondamentaux élaborés, développés et approfondis par des générations successives de militants sincères. (...)Notre peuple a mené un flot ininterrompu de combats et de soulèvements, et consenti des flots de larmes et de sang, pour que triomphent ces mêmes objectifs et aspirations. Il continue de les chanter avec le poète populaire qui dit : " Ne te soumets pas, ne baisse pas les bras. Continue la résistance, ne te compromets pas. Garde la tête haute, résiste encore. Le drapeau du despote s'incline, Résiste encore et combats. Elève ta voix, et revendique par les mots du droit, Lève bien haut ton étendard. Le droit est de ton côté : à toi la victoire. "                                                                                            

Fête du Parti Communiste
espagnol - A droite J.Anguita,
secrétaire général
Espagne - Septembre 1993
 

   A partir de cette date, il représente le PADS au niveau des relations internationales en tant que membre du bureau national et du Comité Central.
Il fait connaître les positions de son parti par le biais de "La Lettre du Maroc" qui deviendra l'organe du PADS à l'étranger. Il participe à un grand nombre de congrès en France, en Espagne, au Portugal... et anime des conférences et colloques sur les Droits humains et la situation politique au Maroc.

    Suiteau discours d'amnistie générale du roi Hassan II en Aout 1994 et après une grande hésitation, il décide de retourner dans son pays, animé par la volonté de contribuer avec ses camarades à l'évolution et la consolidation du Parti aux niveaux idéologique, politique, économique et stratégique. Il s'emploie à mettre en place un programme militant. C'est avec confiance et sincérité qu'il a voulu contribuer à l'évolution de la ligne idéologique, politique et militante du Parti, loin de toute ambition politicienne, animé par le seul souci de voir son Parti porter dans sa plus haute valeur le combat contre l'injustice, pour la démocratie, le socialisme et le respect de la dignité humaine.


Il participe régulièrement à différentes réunions du Comité Central et avance des propositions concrètes sur le programme d'actions, écrit des articles de fond dans le journal du Parti ( Attarik) comme dans d'autres publications, notamment dans la revue Hérodote "Intégrisme ou Démocratie au Maroc",  l'histoire critique du Mouvement national et de l'U.N.F.P, sur les principes et fondements de la constitution d'un Front démocratique uni

    En Octobre 1995, dans une déclaration interne explicite, il présente sa démission du Bureau Nationale du P.A.D.S. tout en restant membre du Comité Central. A partir de cette date, son souci premier est de s'engager dans l'écriture de l'histoire politique du Maroc et de l'expérience du mouvement politique marocain et en particulier de l'U.N.F.P. Parallèlement, il s'investit pour regrouper tous les textes et les écrits de Mehdi Ben Barka aux côtés de sa famille. Il souhaitait, à travers l'analyse politique de Ben Barka, dégager les repères d'analyse de la politique actuelle. Par ailleurs, fidèle à son engagement, il comptait participer au prochain congrès de son parti, en 1999, par des contributions idéologiques et politiques.

  

28ème congrès du PCF
1993

Ses activités politiques diverses nécessitaient un certain nombre de déplacements et de disponibilités. Malgré ces contraintes, il assuma, depuis 1985, des activités professionnelles en tant qu'ingénieur conseil en automation industrielle. Sa profession libérale lui permettait de rentrer en contact avec de grandes entreprises telles  Renault, Aérospatial, Thomson, Alsthom.... A ce titre, il mit en place un certain nombre de stages : régulation de deuxième niveau ; régulation par correcteurs numériques , régulation en climatisation , commande et régulation en chauffage , création et animation de "stages constructeurs" spécifiques en partenariat avec les constructeurs de matériels industriels d'automation en régulation....

    Son engagement politique étant prioritaire, il a dû très souvent repousser des propositions de travail. Malgré ses fréquents refus, les entreprises faisaient appel à lui pour ses compétences scientifiques et pédagogiques. Il devait assurer un stage sur la climatisation en Octobre 1998.
Pour Abdelghani, assumer ses responsabilités militantes, c'était aussi savoir assurer ses responsabilités professionnelles et familiales : donner à ses enfants les moyens de poursuivre leurs études et de construire leur propre avenir.

    Depuis juillet 1996, il a dû faire face à la maladie : un cancer avancé, trop avancé pour son âge (47 ans), mais que les vicissitudes de l'exil, certaines désillusions et déceptions profondes ont peut-être accéléré. Il a sûrement été atteint par un certain cynisme politique. Pendant plus de deux années, malgré les conseils dispensés par son entourage (famille comme amis) afin qu'il ne s'occupe que de sa santé, il continue son combat pour dénigrer l'injustice et proposer des solutions d'actions pour instaurer le Droit et la Démocratie.


    Malgré son traitement de chimiothérapie lourd, il mit en chantier des écrits qui resteront inachevés. Il assura régulièrement la rédaction, la publication et la diffusion du bulletin Droits Pluriels, et participa à des conférences et colloques. Comme le rappelait Antoine de Bary, lors d'une rencontre qu'ils avaient eue avec Issa N'Diaye , ancien ministre malien, " Nous avons fait le voeu, ce jour-là, d'étendre le bulletin " Droits Pluriels" à toute l'Afrique".

    Il faisait de la prose ( Aljazal) dont un écrit a été  traduit en français. Fin Janvier 1998, Abdelghani  avait entrepris d’écrire un récit sur Hassan II : «  Crépuscule d'un despote » . Non pas à partir d’une analyse politique comme cela transparaît dans plusieurs de ses textes mais sous forme,  d’un conte, d’une parodie… révélant la dimension autocratique de Hassan II. C’est le tout début de ce récit resté inachevé que l’on met en ligne.

Mais surtout, il souhaitait entrer dans l'an 2000, avec les nouvelles technologies en créant un site Internet sur le Maroc et les Droits de l'Homme qu'il nomma "Maroc-Réalités". C'est par ce biais qu'il aurait souhaité communiquer au monde cette conviction:

Abdelghani, entouré de ses stagaires
en automation industrielle
1992

 même si tout se conjugue pour nous abattre ou nous oublier, il faut persévérer sur le chemin de la vérité et de la justice. Il ne se faisait pas à l'idée qu'aucune voix ne puisse persister pour s'élever contre l'injustice, espérant qu'un jour, l'avenir sera meilleur. 

    Le combat qu'il a mené pour l'instauration de la démocratie, le droit et la liberté s'est développé avec un esprit d'ouverture. Il était persuadé que seule l'unité des forces de gauche pouvait aboutir à des résultats concrets en faveur de l'amélioration des conditions de vie du peuple marocain.


Abdelghani n'a jamais cessé d'oeuvrer pour le dialogue entre les différents mouvements et tendances politiques marocains pour l'élaboration d'une plate-forme commune dans le respect des positions de chacun mais pour un même objectif : la lutte contre l'injustice et l'obscurantisme et pour l'instauration des bases minima de la démocratie et l'état de droit. Comme il l'écrivait dans la "Lettre du Maroc" en Février 1995 après une analyse critique de la première alternance : " Il est grand temps pour les forces démocratiques de notre pays de se rassembler pour faire aboutir, par la lutte démocratique conséquente et unitaire, les revendications constitutionnelles et politiques urgentes de notre peuple, et en particulier:
- La révision globale et radicale de la constitution afin d'asseoir les fondements de l'Etat de droit et de la démocratie: souveraineté du peuple, séparation des pouvoirs, gouvernement et premier ministre issus de la majorité et responsables devant le parlement (et non pas l'inverse...), élections libres et honnêtes... etc.
- L'annulation des élections, et la réélection d'institutions démocratiques réellement représentatives, sans fraude ni intervention de l'administration...
Sans l'instauration des fondements de la démocratie, la crise politique ira s'amplifiant et s'aiguisant. Les rotations, substitutions et translations de ministres et de gouvernements n'y changeront rien. Les réformettes et replâtrages économiques et sociaux non plus. Il n'y aura pas de développement véritable ni de paix sociale, tant que le peuple est privé de souveraineté, la machine économique et administrative bloquée et corrompue..
"

    Il restait sceptique sur les capacités et les possibilités du gouvernement Youssfi nommé en février 1998, à réussir l'alternance. En Septembre 1998, cinq jours avant sa disparition, il écrit sous le titre "Le gouvernement Youssoufi : 8 mois après" : " M.Youssoufi (...) pourra t-il (...) créer les conditions nécessaires pour imposer le respect des droits de l'homme et une vraie transition vers l'état de droit ? Nos analyses précédentes et les conditions de la constitution de ce curieux gouvernement nous incitent à en douter (...). Pour notre part , nous valoriserons tout acquis social et toute avancée démocratique dans notre pays ; nous continuerons à juger sur pièces. "


Abdelghani  citait souvent cette phrase de Max FRICH "celui qui lutte peut perdre, celui qui renonce à lutter a déjà perdu". Il n'a jamais renoncé, ni face aux injustices et encore moins face aux opportunismes. Même s'il se posait des questions sur l'avenir un peu trop voilé non seulement au Maroc mais encore dans le monde, il a conservé jusqu'au bout cette capacité à redonner l'espoir à ceux qu'il côtoyait.

Hayat Berrada-Bousta 

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