Le 14 juin 1971 s'est ouvert à Marrakech le procès de nombreux militants et responsables de l'Union Nationale des Forces Populaires : 193 militants ont été traduits en justice. Un grand nombre de démocrates au niveau international s’étaient mobilisés en particulier en raison de la livraison par Franco au régime marocain de deux militants progressistes. Après l'enlèvement du leader politique Mehdi Ben Barka, 5 années auparavant en plein centre de Paris, on assistait à deux nouveaux enlèvements à Madrid. « Une livraison scandaleuse » dira Maurice Buttin, secrétaire du Comité Internationale de défense et de solidarité avec les démocrates marocains créé à l’occasion de ce procès: « lorsque les premiers avocats marocains pourront enfin prendre contact avec Mohamed Ajar et Ahmed Bengelloun, ils apprendront, outre les divers sévices qu’ils ont subis pendant leur longue détention ignorée, que, pendant près d’un an, ils sont restés enchaînés. Mohamed Ajar était le surnom deSaid Bounailat. Ahmed Bengelloun qui fut libéré en 1975 nous a quittés le 1er février 2015 et nous a laissé un témoignage oral poignant sur la torture qu’il avait subie. Mohamed Ajar fut condamné à mort. Les solidarités nationale et internationale ont empêché son exécution. Il sera libéré le 14 mai 1972. L’un des détenus, le militant ouvrier Moujahid Kassem, mourra sous la torture. Il avait 28 ans.